• Assassinés

    « Les entreprises comme des hommes : naissent, se développent et s’éteignent… Il est vrai que Béthune était, de loin, l’usine Bridgestone la moins compétitive du groupe. Il est vrai que le sous-investissement était manifeste depuis longtemps, priorité ayant été donnée à la préservation de l’emploi. »

    Ces paroles sont-elles celles du Medef, dont la Présidente L. Parisot affirmait il y a quelques années : « La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi car La précarité est une loi de la condition humaine »

    Non, ce sont les paroles de Marguerite Desprez-Audebert, la Députée Modem de la circonscription de Béthune et candidate sur la liste LREM aux régionales. Modem, allié du gouvernement LREM, dont le Président F. Bayrou, en 2014, agitait le fin Code du travail suisse « là où il y a 4% de chômage » et l’épais Code du travail français « qui représente des freins à l'embauche » avant de jeter ce dernier… Le Modem est bien dans la ligne du Medef puisque quelques années plus tôt, en 2005, L. Parisot déclenchait les hostilités contre le Code du Travail : « La liberté de penser s’arrête là où commencer le code du travail » … on connaît la suite et les réformes de fond qui affaiblissent les droits des travailleurs pour augmenter le pouvoir des patrons.

    Mais Bridgestone Béthune ne s’est pas éteint naturellement, cette usine de production a été assassinée et ses salariés sacrifiés sur l’autel des profits. D’autre part, la priorité de la préservation des emplois est un mensonge, les effectifs ont été divisés par 2 en 10 ans (malgré les aides de plusieurs millions apportées par l’Agglo pour maintenir les emplois). Quant à la compétitivité, en faisant fabriquer des pneus de caravanes avec des machines vieillissantes et en supprimant la recherche, il était certain que l’assassinat était l’issue.

    A quoi ont servi les marches blanches, les tables rondes, les paroles politiciennes, les déclarations pleurnicheuses ? A rien sauf à servir les intérêts de Bridgestone ! Le groupe japonais a pu licencier sans peur et assassiner sans poursuite avec des complicités internes et externes… pour offrir quelques dizaines de milliers d’euros à chaque sacrifié, à la condition sine qua none de ne pas contester leur licenciement devant un tribunal ou de faire reconnaître ultérieurement un cancer lié à la présence d’amiante sur le site ou à l’emploi des PCR…

    Les salariés ont manqué la bataille et perdu leurs emplois, ni par leur faute, ni par la faute des immigrés, ni par la faute des assistés, ils ont perdu par la faute de ceux qui ont refusé de les mettre en lutte et de gagner l’unité sur le modèle des Good Year, en prétendant que la CGT Good Year et leur avocat Rilov, étaient des perdants. Ainsi, ceux ont trahi et collaboré, ont organisé des contres luttes pour provoquer la stérilité des consciences, pour faire accepter ce que Parisot osait affirmer avec mépris : « La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi car La précarité est une loi de la condition humaine »

    La solution était la Nationalisation, mais la précarisation l’a emporté…. Evitons une autre débâcle car la Démocratie, soit-elle bourgeoise, est menacée ! !   


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