• EN en danger

     

    Une augmentation de 500 millions d'euros dans un premier temps , c’est le cadeau que le Ministre de l'Education Nationale aux enseignants pour augmenter leurs salaires. Et le ministre annonce que l’Etat débloquerait d'autres millions les années suivantes mais avec des contreparties.

     

    Voilà la machine lancée pour récompenser individuellement les enseignants qui prouveront leurs mérites, et les établissements qui afficheront les meilleurs taux de réussite ou les meilleures progressions de résultats.

     

     

    Les directions auront à gérer les établissements scolaires comme des entreprises : les embauches et les débauches des enseignants pour s'adapter aux besoins, la flexibilité, mais aussi la distribution des primes avec des bons points.

     

     

    Quand nous annonçions la thatchérisation du gouvernement. Au Royaume-Uni, un laboratoire ultralibéral depuis la prise de pouvoir de Margareth Thatcher, les enseignants sont payés au mérite. Si une grille nationale fixe les rémunérations minimum, les directions disposent du pouvoir de récompenser les enseignants avec des primes au mérite, qui peuvent être jusqu'à 20 % du salaire !

     

     

    Ces bonus sont accordés aux enseignants ayant au moins cinq ans d'expérience. Ils sont déterminés selon la fonction et l'ancienneté des professeurs, mais aussi par l'adaptation à la flexibilité et à l'émulation (l'exemple des heures de rattrapage pour les élèves en difficultés suite à la modification des programmes scolaires et des options) .

     

     

    Mais les salaires au mérite sont l'arbre qui cache la forêt et le leurre emblématique de la gestion des services publics qui développent les partenariats public-privé pour la construction de nouvelles écoles. En Grande-Bretagne, des établissements défaillants dans des zones sinistrées par la crise, sont ainsi confiés à la gestion d'entreprises qui entendent former des salariés selon leurs propres besoins. 

     

     

    Rappelons les paroles du 1er Ministre le 1er février 2018 concernant la réforme de la Fonction Publique : « Ces mesures s’adressent en premier lieu aux enseignant, qui se verront proposer un nouveau contrat social pour accompagner l’évolution de leurs métiers et libérer leurs initiatives » et d'ajouter « la rémunération doitt être plus individualisée et une part de la rémunération doit être liée au mérite et à l’atteinte des résultats individuels et collectifs » pour finir par « nou allons élargir le recours à davantage de souplesse dans les recrutements et le nombre de contractuels devrait augmenter y compris pour les emplois les plus élevés » Quant à Blanquer, le Ministre de l'Education Nationale, il avait annoncé : «  mon intention est de permette aux chefs d'établissement de recruter leurs enseignants »

     

     

    Toutes ces idées sont copiées sur le New Public Management mis en place au Royaume-Uni depuis des décennies. L'idée est que les enseignants deviennent le premier outil d'amélioration de la productivité de l'école sous la houlette de chefs d'établissements qui ont tous les pouvoirs, exactement le fonctionnement d'une entreprise avec sa masse salariale contrainte et ses « managers » sous pression des actionnaires.

     

     

    On pourrait se dire que le gouvernement recherche l'efficacité éducative, mais rappelons que l'objectif est surtout financier, Quand le Président de la République annonce 25 milliards d'euros d'économies sur les dépenses de l'Etat, il les accompagne par 120 000 suppressions de postes dans la fonction publique. Ainsi l'annonce d'évolution du salaire des enseignants avec des contreparties liées au mérite, à la souplesse et à l'émulation... apporte du poids à la volonté gouvernementale de remplacer des fonctionnaires par des contractuels... Les SIG (Services d'Intérêts Généraux) que veut imposer l'Europe depuis 20 ans reviennent sur le devant de la scène...

     

     


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