• Alors que la pandémie décroît comme le jusant de la marée, elle fait apparaitre un autre monde. Le monde d’après avec ses contradictions extraordinaires et son antagonisme de classes exacerbé, semble se modeler vers une société encore plus injuste, encore plus sécuritaire, encore plus égoïste et sectaire.    

    51 milliards d’euros, c’est le montant que les actionnaires des groupes du CAC40 vont percevoir au titre de l’exercice 2020 : l’épidémie fait des heureux quand elle crée des malheureux, les chômeurs, les précaires… vont trinquer quand les actionnaires vont se partager les nombreuses aides publiques…

    On entend dire par d’éminents spécialistes (journalistes docteurs honoris causa), que cette pandémie a traumatisé les personnes, qu’elle a provoqué une agressivité croissante et des syndromes liés à l’isolement… En effet, si on retient ce qu’ils disent, la France est un grand Bronx de 550 000 Km2…

    Pourtant, ces individus formés avant tout à l’art de la propagande par des discours rôdés et préparés, ne parlent que rarement de la précarité montante pour ne pas exacerber la compréhension de l’antagonisme entre capital et travail. Ces spécialistes, avec des salaires mensuels pouvant faire vivre 10 familles, entendent emmener les consciences vers l’acceptation d’une société sécurisée où les plus pauvres seraient marqués et parqués en dehors des lieux protégés… le monde d’après ! D’ailleurs, les derniers projets de lois contre le terrorisme, sous couvert des attentats fascistes des radicaux religieux, ne servent qu’à mater les consciences de ceux qui voudraient entreprendre un retour à des actions révolutionnaires radicales…

    Tout ceci est bien inquiétant car la reprolétarisation inquiète une partie des masses encore préservées, et rares sont les partis et organisations politiques progressistes qui tiennent compte de cette réalité croissante.  Par contre, les réactionnaires et néofascistes utilisent cette inquiétude pour savonner les planches progressistes, en réutilisant la conception libertaire de l’ultralibéralisme et en réhabilitant les principes occidentaux basés sur la culture judéo-chrétienne voire chrétienne uniquement, voire blanche et chrétienne. Ainsi, les grands médias, propriétaires des groupes du CAC 40, servent avant tout les intérêts des puissants pour faire passe des messages, celui de la négation de l’antagonisme entre capital et travail, celui des cancers que sont l’immigration et ses terroristes et trafiquants de drogues, celui de l’assistanat et ses fainéants et fraudeurs, celui de la fonction publique et ses privilégiés, celui des syndicats de progrès avec ses éternels protestataires…

    Nous lisons, nous écoutons, nous tentons d’analyser… et nous percevons que tout n’est que politicien, qu’il n’y a même plus le rêve d’un grand soir emmené par un grand parti de la classe laborieuse… nous percevons que la priorité n’est plus le bien-être et un avenir meilleur, mais la peau de banane qui fera trébucher…

    Où sont les marxistes, les léninistes, les stalinistes, les castristes… ?

    Où sont les Révolutionnaires ?  


    votre commentaire
  • « Les entreprises comme des hommes : naissent, se développent et s’éteignent… Il est vrai que Béthune était, de loin, l’usine Bridgestone la moins compétitive du groupe. Il est vrai que le sous-investissement était manifeste depuis longtemps, priorité ayant été donnée à la préservation de l’emploi. »

    Ces paroles sont-elles celles du Medef, dont la Présidente L. Parisot affirmait il y a quelques années : « La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi car La précarité est une loi de la condition humaine »

    Non, ce sont les paroles de Marguerite Desprez-Audebert, la Députée Modem de la circonscription de Béthune et candidate sur la liste LREM aux régionales. Modem, allié du gouvernement LREM, dont le Président F. Bayrou, en 2014, agitait le fin Code du travail suisse « là où il y a 4% de chômage » et l’épais Code du travail français « qui représente des freins à l'embauche » avant de jeter ce dernier… Le Modem est bien dans la ligne du Medef puisque quelques années plus tôt, en 2005, L. Parisot déclenchait les hostilités contre le Code du Travail : « La liberté de penser s’arrête là où commencer le code du travail » … on connaît la suite et les réformes de fond qui affaiblissent les droits des travailleurs pour augmenter le pouvoir des patrons.

    Mais Bridgestone Béthune ne s’est pas éteint naturellement, cette usine de production a été assassinée et ses salariés sacrifiés sur l’autel des profits. D’autre part, la priorité de la préservation des emplois est un mensonge, les effectifs ont été divisés par 2 en 10 ans (malgré les aides de plusieurs millions apportées par l’Agglo pour maintenir les emplois). Quant à la compétitivité, en faisant fabriquer des pneus de caravanes avec des machines vieillissantes et en supprimant la recherche, il était certain que l’assassinat était l’issue.

    A quoi ont servi les marches blanches, les tables rondes, les paroles politiciennes, les déclarations pleurnicheuses ? A rien sauf à servir les intérêts de Bridgestone ! Le groupe japonais a pu licencier sans peur et assassiner sans poursuite avec des complicités internes et externes… pour offrir quelques dizaines de milliers d’euros à chaque sacrifié, à la condition sine qua none de ne pas contester leur licenciement devant un tribunal ou de faire reconnaître ultérieurement un cancer lié à la présence d’amiante sur le site ou à l’emploi des PCR…

    Les salariés ont manqué la bataille et perdu leurs emplois, ni par leur faute, ni par la faute des immigrés, ni par la faute des assistés, ils ont perdu par la faute de ceux qui ont refusé de les mettre en lutte et de gagner l’unité sur le modèle des Good Year, en prétendant que la CGT Good Year et leur avocat Rilov, étaient des perdants. Ainsi, ceux ont trahi et collaboré, ont organisé des contres luttes pour provoquer la stérilité des consciences, pour faire accepter ce que Parisot osait affirmer avec mépris : « La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi car La précarité est une loi de la condition humaine »

    La solution était la Nationalisation, mais la précarisation l’a emporté…. Evitons une autre débâcle car la Démocratie, soit-elle bourgeoise, est menacée ! !   


    votre commentaire
  • Il va falloir passer à la caisse pour rembourser la pose du compteur d’électricité Linky. Les 90 % des foyers équipés sur la base de pression et de mensonges, vont devoir régler une facture de 130 euros de cette décision venue d’ailleurs…

    Pourtant en septembre 2011, Eric Besson, alors ministre de l’industrie et de l’énergie, affirmait haut et fort que ce nouveau compteur Linky ne coûterait « pas un centime aux particuliers ».

    Que dit la loi ? Une directive européenne datant de 2009 recommande la mise en place de ces « compteurs intelligents » pour « au moins 80% des « clients » (pas usagers) d’ici 2020. Un autre décret français stipulerait que la pose de ce boîtier réalisé par les gestionnaires de réseaux électriques est obligatoire. Par la suite, celui-ci, a été repris dans la loi de 2015 « relative à la transition énergétique pour la croissance verte »

    Stéphane Lhomme, militant de la revue Que Choisir, indique que les « directives européennes ne font pas mention d’une quelconque obligatoire qui incomberait aux habitants. Elles ne stipulent d’ailleurs pas que Linky soit obligatoire, au contraire. » Il affirme que c’est un argument utilisé pour imposer le même compteur à tous les Français.

    Ainsi, les militants anti-Linky rappellent aux Français qu’il est possible de refuser installation d’un compteur Linky. Il semblerait donc qu’il est parfaitement légal de garder son ancien compteur, que ce soit en 2021 ou en 2022.


    votre commentaire
  • Le 27 mai 1941, au matin, le militant syndicaliste et communiste Michel Brûlé fait stopper les compresseurs à la fosse du Dahomey de Montigny-en-Gohelle. Immédiatement, les marteaux-piqueurs s’arrêtent ; les abatteurs relèvent la tête… Puis des cris, l’Internationale, chantée au fond de la mine à gorge déployée, brise le silence. La grève vient de commencer ! Elle durera quinze jours et rassemblera de Bruay-sur-l’Escaut à Bruay-en-Artois, sur les 120 km du sillon minier, plus de 100 000 mineurs. Ce fut la plus importante grève dans l’Europe occupée.

    En effet, depuis juin 1940, le nord de la France est occupé par la Wehrmacht. Le Nord-Pas-de-Calais et les Ardennes, devenus Zone interdite, sont directement administrés par les Allemands depuis l’Oberfeldkommandantur située à Bruxelles, même si les collaborateurs zélés, préfets, sous-préfets et administrations dépendant de Vichy demeurent présents. En juillet 1940, le directeur des mines de Lens est chargé par les Allemands de coordonner l’activité des différentes concessions et d’organiser le pillage du charbon extrait au profit de l’occupant.

     

    En cet été 1940, le chômage est prégnant, la misère est importante, la classe ouvrière est fortement désorganisée après les vagues de répression de l’hiver 1938-1939, puis de septembre et octobre 1939, la mobilisation et l’évacuation devant l’avancée de la Wehrmacht n’ont fait qu’aggraver cette désorganisation. Pourtant, dans le bassin minier, des responsables syndicaux, des délégués mineurs et élus communistes déchus de leurs mandats demeurent sur le terrain. Ils deviendront les pivots d’une Résistance populaire qui, très vite, va naître.

     

    En août 1940, Martha Desrumaux, dirigeante du PCF, réunit clandestinement plusieurs responsables communistes dans le Douaisis. L’objectif est clair : organiser la lutte des mineurs. En effet, le charbon était le pain de l’industrie. Malgré peurs et répressions, la corporation minière, forte de son expérience revendicative, pouvait être mobilisée. Ainsi, dès ce mois d’août, un cahier de revendications est rédigé, susceptible de remobiliser la corporation minière et les populations du bassin minier. Vingt mille exemplaires seront tirés clandestinement. Quinze mille parviendront dans les corons et les fosses. Le retour fin octobre 1940 du dirigeant Auguste Lecœur dans le Pas-de-Calais va accélérer la mobilisation.

     

    Dès septembre 1940, des débrayages avaient eu lieu à la fosse du Dahomey après la mort d’un galibot ; le 11 Novembre est fêté dans le Douaisis. En janvier 1941, la compagnie de l’Escarpelle est en grève : les mineurs refusent l’allongement de la journée de travail sans augmentation de salaire. En février, des débrayages touchent les fosses autour de Lens. Le 1er mai 1941, drapeaux rouges et tricolores pavoisent terrils et chevalements ; faucilles, marteaux et croix de Lorraine ornent les murs… Le 27 mai 1941, c’est la grève ! 100 000 mineurs sur les 143 000 recensés arrêtent le travail.

     

    Elle durera quinze jours. « Tout est calme », signalent les directeurs de compagnie. Refusant toute provocation, évitant d’occuper les carreaux et l’entrée des fosses, les mineurs restent dans les corons. Ce sont leurs femmes qui interpellent les « jaunes » à la sortie des cités pour les inciter à refuser le travail. Très vite, la grève est connue dans l’agglomération lilloise, où chaque matin des femmes venues des mines travaillent dans les filatures… Déjà le charbon manque et la production électrique est restreinte.

     

    Le 4 juin, des centaines de femmes manifestent à Liévin, Sallaumines, Lens et Harnes. Police et gendarmeries françaises sont submergées. L’armée allemande doit intervenir. La répression commence. La Feldgendarmerie utilise des listes de « rouges » remises par les commissariats et les compagnies des mines. Plusieurs centaines de mineurs sont arrêtés et emprisonnés à Lille, Béthune, Douai et Valenciennes.

     

    Le 13 juin, 273 mineurs sont déportés à la citadelle de Huy en Belgique. Le 23 juillet, 244 d’entre eux partent pour le sinistre camp de concentration de Sachsenhausen, le camp modèle des nazis. Cent trente-six mineurs n’en reviendront pas.

     

    Cinq cent mille tonnes de charbon ne seront pas extraites durant cette grève. Après la répression, pour calmer les esprits, les autorités d’occupation décident une légère augmentation des salaires, des rations de viande et de savon supplémentaires ainsi que des vêtements de travail.

     

    Mais cette grève du 27 mai au 9 juin 1941 témoigne de la capacité de la classe ouvrière et du peuple à refuser la violence de l’exploitation et la soumission à l’occupant.

     

    HONNEUR AUX OUBLIES-ES DE L'HISTOIRE


    votre commentaire

  • votre commentaire