• la fracture de la facture

    Beaucoup se demandent qui paiera la facture liée à cette pandémie. Depuis des mois, l’Etat arrose avec des milliards pour tenter de maintenir l’économie à flot malgré l’asséchement de l’activité manufacturière dû aux innombrables délocalisations mises en place par les multi et trans-nationales.

    Il n’y a pas dix façons de réduire un déficit et l’endettement : soit on augmente les recettes, donc l’impôt et les taxes, soit on réduit les dépenses. Aussi la manœuvre idéologique du moment est de faire croire qu’il est possible d’éviter éviter la hausse des impôts et des taxes, à condition de laisser le gouvernement mettre en place des réformes structurelles du « modèle social français ». Ainsi la crise sanitaire et économique actuelle pourrait servir de tremplin à ce détricotage des droits, acquis et conquis.

    Cette 2ème vague de la pandémie a amené le gouvernement à partiellement reconfiner, mais en maintenant la capacité des entreprises à retrouver leur niveau de production. Pour cela, de nombreux aménagements organisationnels, parfois en dehors du Code du Travail, des conventions collectives et des statuts, se sont mis en place afin de s’adapter aux nouvelles exigences sanitaires : Le télétravail pour les fonctions supports, le présentiel obligatoire pour la production et les fonctions régaliennes, le chômage partiel pour les employés confinés du commerce non alimentaire.

    Repos décalés, augmentation ou diminution des plages horaires, congés annulés ou forcés, remise en cause des pauses légales, heures supplémentaires non payées, suppression des temps de loisirs… et fermetures d’entreprises… gouvernement, capital et patronat nous préparent au pire en utilisant la pandémie… puisque se sont les travailleurs, qu’ils soient du privé, du public ou mis en « armée de réserve » (chômeurs) qui devront payer la facture.

    Le système capitaliste impérialisé et mondialisé en se dotant d’une démocratie bourgeoise aux ordres, fait que chacun d’entre-nous sera endetté à vie pour renflouer les caisses déjà bien remplies des actionnaires. Il suffit de regarder les courbes de la Bourse pour savoir qui va payer les centaines de milliards « trouvés par miracle », et qui proviennent certainement des filiales des banques implantées dans les « paradis fiscaux ».

    Mais il y a un mais puisque l’autre enjeu est la reprise de la consommation des ménages. En effet, cet endettement à vie pour rembourser une dette, pèserait énormément sur la reprise. Le pouvoir d’achat n’est pas extensible et ce qui est produit ne peut être acheté que par des consommateurs. Mais si les consommateurs se précarisent, qu’on les fait travailler plus pour gagner moins, qu’on leurs enlève des droits, qu’on les assèche financièrement et matériellement… ils n’achètent plus ou moins, tout ceci se mort la queue, voilà que se dévoile une des contradictions de ce système pervers qu’est le capitalisme, qui comme disait Marx « creuse lui-même son trou »

    Aussi, face à ces évidences, des mots d’ordre trop vite oubliés par les partis qui se revendiquent « de classe », redeviennent d’actualité « socialisation des moyens de productions et d’échanges » et « dictature du prolétariat », c’est-à-dire l’abolition du capitalisme par la révolution socialiste, pays par pays, là où cela est possible.

    Mais il y a un autre mais : avec quel parti de classe et de masse idéologiquement, qualitativement et quantitativement capable ?


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