• peut-être un signe, celui de la peur du capital

    Le gouvernement se fourvoie dans la spirale antidémocratique en utilisant des paroles et des lois dignes de l'extrême droite.

    Si on écoute ses arguments et les propos de sa clique parlementaire dont les références sont les sondages d’opinion (basés sur l’émotion), la majorité du peuple est prête à accepter de perdre des libertés pour gagner en sécurité…

    Au nom de la sécurité, des mesures autoritaires et liberticides sont sur le point d’être adoptées par l’Assemblée nationale, avec la mise aux votes de la loi relative à la sécurité globale.

    Faut-il s’inquiéter de l’extension des pouvoirs de la police, de l’accroissement de la surveillance de notre vie privée, du fichage secret, de l’impunité des auteurs de violences policières, des entraves à la liberté de la presse… ? Faut-il s’inquiéter sur le sort à court terme de notre démocratie… soit-elle bourgeoise ?

    Cette loi sécuritaire est issue d’un rapport parlementaire réalisé en 2018 par deux députés LREM, Alice Thourot, avocate de métier, et Jean-Michel Fauvergue, ex commissaire de police et ex patron du RAID : ils préconisent d’augmenter les pouvoirs de la police municipale et des agents de la sécurité privée, de renforcer la vidéosurveillance et d’interdire de filmer les forces de l’ordre.

    Des amendements ont été déposés et examinés en commission des lois mais le gouvernement justifie la nécessité d’une procédure accélérée en s’appuyant sur les éléments fournis par les syndicats de la Police, c’est donc une simple lecture du projet qui aura lieu à l’Assemblée nationale et au Sénat avant le passage au vote les 17, 18 et 20 novembre.

    Que trouve-t-on dans ce projet ? Il prévoit d’accorder (de manière expérimentale) des pouvoirs judiciaires à la police municipale. Jusqu’ici réservés aux officiers de police et des gendarmes formés, concernant « les infractions causant un trouble grave à l’ordre public commises sur le territoire de la commune ». C’est-à-dire que des policiers municipaux, recrutés par les mairies, pourront constater une infraction, rechercher les auteurs et rassembler les preuves en procédant, si besoin à des arrestations et à des perquisitions, lesquelles resteront quand même contrôlées par l’autorité judiciaire.

    Ainsi la liste des infractions constatables par de simples policiers municipaux, s’allonge, ils seront donc habilités à effectuer des contrôles d’identités et à établir des procès-verbaux.  S’ils se voient dotés de pouvoirs plus importants, le risque est de voir certaines têtes enflées sous le képi pour plaire à Monsieur le Maire. « Avec tous ces nouveaux petits pouvoirs, les policiers municipaux vont eux aussi se couper de la population » a prévenu un syndicaliste de Sud Police.

    Quant à la sécurité privée, seuls sont concernés pour le moment, les « agents » chargés par l’État de contrôler les sociétés de sécurité privée, qui pourront exercer leur mission de contrôle des gardiens, vigiles, détectives privés, transporteurs de fonds, gardes du corps dans des investigations qui permettraient de sanctionner « les entreprises défaillantes ».

    Autre point de la loi : la généralisation de la vidéosurveillance. Actuellement la loi autorise les « caméras piétons » portées par les forces de maintien de l’ordre qui l’activent quand elles se sentent menacées. Ce qui laisse aux fonctionnaires le choix de ce qui pourrait constituer une menace.

    De plus le projet de loi indique que les caméras aéroportées ou transportées par des drones ou des hélicoptères de la gendarmerie, seront déployées jusqu’au rétablissement de l’ordre en manifestation. Ces images pourront être conservées durant 30 jours, davantage « en cas de procédure judiciaire, administrative ou disciplinaire ».

    Le très controversé article 24 sanctionne d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende « l’usage malveillant » d’images de policiers ou gendarmes. Soit « le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police ».

    Pour l’instant seules les forces spéciales ont la garantie de l’anonymat. Ainsi cette loi offre un nouvel arsenal juridique aux forces de l’ordre pour empêcher la prise d’images. , pour rendre impossible de prouver les agissements d’un policier violent ou d’une manœuvre qui déroute une manifestation vers une nasse…

    L’Etat policier se met en place, c’est peut-être un signe, celui de la peur du capital d’une réaction violente de masse et de classe. Le capital en rêvait, Darmanin le fait !


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